Contrat précaire (d'enculette) & d'enlisement
En 1983, sous le premier règne de François Mitterrand, j'ai été jeune volontaire pour le progrés (JVP). Je me souviens que le patron me payait une grosse poignée de clopinettes pour archiver des documents dans une salle obscure et aller chercher des types à la gare en voiture. Parfois je m'arrêtais en route voir des copines, jouer au flipper et boire des jus. Je travaillais aussi en cuisine pour aider à faire à manger, servir des pots, aller faire des courses en Méhari sur les chemins défonçés. J'avais pour 800 francs/mois l'impression d'être en vacances mais en fait j'étais là tout le temps. Corvéable à merci/patron gentil. Plus tard, étant donné que le jeune dans et pour le progrés mène à tout (à condition de ne pas en sortir), je me suis engagé comme Travailleur d'Utilité Collective (TUC); 1250frs/mois 20h sem + si affinités, sans supplément. Contrat non renouvelable/renouvelable plusieurs années jusqu'à l'arrivée sur le marché du Contrat Emploi Solidarité (C.E.S) auquel vu mon grand âge je pensais échapper. Une année de ce doux privilège, au tarif préférentiel + 500 francs de prime (en cas de zèle). En dix ans de ce régime, je ne peux pas parler de formation ou alors de formation sur le tas, "à l'ancienne". Presque vingt ans plus tard les "choses" n'ont pas évolué et ces types qui sont l'Etat ont les mêmes réflexes à gauche comme à droite. Réflexe de peur et réflexe d'ignorance. La cinquième République est morte en 1981, il va falloir un jour s'en rendre compte et penser au référendum permanent.