Bordeaux: Une ville, un sentiment

Je suis ici comme un mineur qui avançe avec un casque sur lequel une loupiote éclaire seulement une portion  du paysage. C'est la misére qui me bondit au visage. La sombre vie des hommes tordus dans le flot de l'activité et du superflu. Ces êtres qui parlent tout seul et crachent un venin qui n'empoisonne qu'eux, mais qui renvoient de cette ville, l'image de son accord forçé avec la puissance et le paraître. C'est aussi la présence d'une jeunesse métissée qui forge un caractère et dont les voix portent un écho vivant dans ces rues qui devraient, sans elles, encore témoigner de ce passé de cité négrière. Bordeaux posséde je crois, une qualité rare que les politiques ne peuvent pas cultiver et qui en fait est peut-être une abstraction. Une qualité qui peut se traduire par la capacité de ses habitants à faire l'effort de leur vie là. Une ville peuplée, sans folklore, à l'identité remodelée. Une ville dans laquelle mon intégration a pu se faire pour des raisons encore floues, à élucider; mais que j'attribue pour l'instant à la présence de certains anges.