Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christophe Massé Informations
27 août 2006

l'instant de vie

lacanau_2006 "Il faut que tu respires" Mickey 3D

à grü, sur la crête toujours

Un jour, il y a vingt ans, venant du bureau du chef qui jouxtait le mien et dans lequel je faisais semblant de remplir des fiches; une voix posée, teintée d'humour grinçant est venue m'aider à clore cette fin d'après-midi hivernale. Tu passais l'entretien d'embauche et quelques jours plus tard nous fîmes connaissance devant quelques pilons de poulet au curry que tu prépares comme pour dire bonjour ou boucher les dents creuses.. je sais.. tu préfères l'expression. Assis sur la boîte qui renferme ta guitare, dans ton appartement de la rue Boileau à Perpignan, nous avons aligné des bières pour la soif et d'autres pour le fun que tu portes en bandoulière. Que tu skates, que tu surfes, tu as toujours glissé et je me dis que c'est ma raideur qui a du sceller notre amitié. Un type en équilibre qui retient par la manche un autre type qui va se casser la figure. Un type qui fait des dessins sur les murs dans l'obscurité quand l'autre est en haut du réverbère pour apercevoir la mer. Nous avons accompagné des dizaines d'adolescent(e)s une dizaine d'années pour courir le monde et nos escapades aux Etats-unis, Canada, en Écosse, en Irlande, dans ces vans qui traçaient côte à côte et bouffaient du macadam à la recherche d'un espace plus vaste, sur les traces de Conrad, de Kérouac, de Joyce, avec du Boss, du Pixies et du Clash plein dans les oreilles, ont installées en nous quelques tranches épaisses des belles choses de la vie. Déconner jusqu'au petit matin, dormir deux heures debout, quinze jours d'affilés, marcher au bout de la nuit pour ne pas mourir de rire. Aujourd'hui quoi ! tu es toujours aussi costaud de la tête aux pieds; la flamme brille dans tes yeux. Les louttes approchent, s'aimantent comme des éclairs pour trouver le paratonnerre marrant et nous partageons la foudre-rire intérieur. En ces temps où on se la pète dans le blog, sans s'en rendre compte, en pensant que les types qui changent le monde ne sont pas dans la rue mais dans les livres, les films, les disques où dans les stades; j'ai un sacré plaisir, une réelle jouissance à te voir sur la crête, conscient que la vague est belle dans ses moindres recoins, à me sentir la bombe à la main repeindre du terrain dans le no mand's land. Tu me disais que tu avais fait ta vie dans le sud et que tu n'y étais pas vraiment toi.. là.. J'ai cheminé en sens inverse,  parti d'un endroit du sud ou j'étais un moi crétin, vaniteux, violent, égoïste, pour tenter de trouver autre chose, de calmer le personnage, lui faire rentrer sa tête dans la bouche.. mais je cherche dans les recoins ces êtres qui inventent (à défaut de belles vagues que je ne sais que voir passer au dessus de ma tête pour me noyer quelques secondes) Autre chose qui ne se lit pas, ne s'écoute pas chez les gros éditeurs/labels/. Aujourd'hui j'enfonce ma corne d'abondance retournée à l'envers dans le jus de ces blogs comme jadis dans les fanzines et l'univers alternatif et indépendant pour en extraire un nectar que je ne trouve pas encore aussi goûteux que celui arraché à la table des ami(e)s quand débat il y avait. Mais je ne suis jamais content et je change d'avis souvent.. en ce moment j'ai les blogs dans le nez, je les trouve conformistes même chez les plus agités. Ils puent de l'édito, il schlinguent de l'hommage, il blairent du mauvais coup de gueule, ils s'éternisent et brodent du lien sur le côté de la page comme autant de  gouttes de sueurs; les comme en terre qui vont avec, sont la plupart du temps des soupettes poussives de trouilauculpseudonymisés, même si belles rencontres il y a parfois aussi et coup de foudre en supplément.. j'y vois comme un leurre, l'appât vers un terrain vague, libre et miné. La vraie vie n'est pas ailleurs, un plus loin sur la crête.. dans ces instants cruels et beaux où nous ne pouvons ni être sauvés par des mots, ni être pardonnés. Ni rien d'ailleurs.. pour le refus de parvenir, de prouver et de tout les quoique ce soit qui finissent par faire de la médaille sur le revers des vestons des dieux, des maîtres et même des petits génies.   

Publicité
Publicité
Commentaires
E
l'on donne une part de soit à travers nu langage , quelqu'il soit , la parole, la musique, la peinture l'écriture ,le ton est donné, puis après l'interprétation fait le reste . les perceptions sont différentes , puis peut venir le dedat , cela dit certains(e) ne savent pas efficacement s'exprimer à l'oral , les arguments manquent . Les blogs ou autres supports d'expressions libres permettent aux muets, aux begues , aux timides ou à ceux qui n'osent ou ne savent pas parfois se lacher de façon spontannée, de livrer nu trouble , nu avis ou nu"cequelonvoudra" . <br /> c'est vrai cela n'est pas vraiment spontannée , mais bon l'expression est donnée ... le tout est de savoir ce qui est sincère ou pas , nu peu comme dans la "vraie" vie non ?
Répondre
Publicité