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Christophe Massé Informations
24 février 2007

Rencontre N°2: Clorinde Bloc - Laure Goutier - Mélanie Gribinski

carton_mars_mass__chez_krapo_bloc_goutier_gribinski

Dans le cadre de mon programme dans le prestigieux atelier d'Isidore Krapo, vous êtes conviés à la soirée du samedi 3 mars à partir de 17 heures. Pour l'exposition de trois photographes. Trois univers.

photo_20clorindeclorinde bloc "missing" (droits réservés)

Clorinde Bloc a des attaches en Gironde, elle travaille actuellement à Paris. J'ai tout d'abord rencontré son travail exposé en 2006 sur le marché des Capucins à Bordeaux lors d'Art y Show une exposition organisée par Kirten Lecoq. Dans un premier temps, sans rencontrer l'artiste, impressionné par cette série d'images d'objets abandonnés dans les lieux d'un quotidien interlope qui m'a donné envie d'écrire sur le champ une petite notule sur ce même blog.

Je photographie - sans aucune mise en scène - des fragments d'humanité abandonnés ou dérobés. Ces objets, flashés, isolés, deviennent les pièces à conviction d'une enquête. Mais le drame a-t-il eu lieu ? clorinde bloc 2007

Goutier__Bx laure goutier (droits réservés)

C'est Stéphane Mirambeau qui m'a présenté Laure Goutier. Une rencontre silencieuse lors d'un déménagement. Des sandwichs posés à côté des bouteilles de bière sur une cheminée. Plus tard je suis allé au NB'Lab dans la campagne à Bédénac et les photographies d'animaux trouvés là, morts, installés et inscrit dans un paysage imprévisible de strates se sont imposés à mon regard comme seuls les éléments de la poésie et de l'oubli savent le faire. Laure ensuite m'a fait la joie d'accepter d'en montrer quelques uns pour l'exposition Bordeaux/Cologne. Une complicité qui prends aujourd'hui toute sa mesure chez Krapo dans une autre lumière (tombée du ciel) pour rendre aussi hommage aux éléments comme au silence. Cette pause dans le temps que les photographes savent si bien marquer.

Au départ, rien de prévisible.

Trouver le prétexte et tenter une évasion dépourvue de tout sens, sauf peut-être celui de se sentir un peu vivant : une excitation. Celle qui nous fait prendre des routes jusque là inconnues avec le sentiment qu'il se passe quelque chose d'essentiel ailleurs et avancer instinctivement, avec le seul plaisir qui vous tient aux tripes et trouver une issue, certaine : un bonheur simple et presque imperceptible. Être juste, pour un court instant, libre. Chercher le chemin de la vérité et des sens perdus dans un système clos où tout est déjà joué d'avance.

Prendre de la distance et apaiser la douleur. Se perdre un peu, dans une douce plénitude. J'aimerais qu'elle m'appartienne.

La sentir avec moi, en moi. Toujours. Mais souvent si éphémère. Voir ce qui n'existe pas. S'intéresser à l'insignifiant pour qu'enfin il prenne sa place, pour que toute futilité encombrante ne devienne plus essentielle. La photographie est mon équilibre. Elle m'offre le privilège de décider et de dessiner comme bon me semble. Comme si l'image était le reflet d'un moment idéal, singulier et radical à la fois. Ces animaux morts, ils étaient là c'est tout, presque invisibles. Assez visibles pour que je leur porte une attention toute particulière, une seconde vie. Les images traduisent une certaine fragilité.

Celle d'un univers qui nous est étranger, oublié, et soudain, si proche.

Se sentir infiniment petit pour ainsi mieux reconsidérer ce que nous sommes :infiniment rien, ou si peu.

Laure Goutier, janvier 2007

ARJEM001 mélanie gribinski (droits réservés)

J'aime vraiment le hasard des rencontres pour ces petites choses qui ne sont pas préméditées. En nouveau voyeurinternaute je suis allé un soir chercher des nouvelles d'une artiste que j'aime beaucoup (Isabelle Richard) et je suis tombé sur un magnifique portrait d'elle par Mélanie Gribinski. De fil en aiguille tout en visitant le site de cette photographe et à ma grande surprise c'est un autre portrait qui m'enchanta; celui d'Hubert Lucot. Je demandai l'autorisation de le reproduire dans ce blog pour accompagner un texte sur l'écrivain, elle accepta et nous fîmes un petit peu connaissance. Progressivement ces hommes et ces femmes pour la plupart proches de mon univers sont venus peupler certaines de mes balades de lien en lien et se sont transformés en regards proches, amicaux pour ne pas dire familiers.

J'utilise une chambre 20X25 pour faire du portrait, rien que du portrait, en N&B. De préférence, je photographie les gens chez eux, dans leur intérieur avec la lumière ambiante. Plus il fait sombre, plus le temps de pose est long, jamais moins d'une seconde, rarement plus de quatre. La personne devra rester immobile, souvent le regard fixé sur l'objectif. Je fais six photos pas plus. Il me faut environ une heure.

Je photographie  quelqu'un parce que j'ai envie de le rencontrer. Le portrait est un prétexte à passer un moment privilégié avec un être humain que j'apprécie, plus ou moins connu. Les portraits d'artistes et d'intellectuels, et les portraits de famille, sont mes centres d'intérêts photographiques.
http://www.melaniegribinski.com

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