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Christophe Massé Informations
21 avril 2008

Gainsbourg, Giné. Journal de Mars

corde_facteur Je glisse toujours un disque de Serge Gainsbourg ou de Joan Pau Giné dans le lecteur pour me donner envie. De multiples envies. L'envie de vie. Gainsbourg me fait toujours frissonner et rire, presque en même temps. Et Giné l'inverse; frissonner de ce plaisir amoureux et rire comme aspergé par sa fraîcheur. Gainsbourg, Giné, deux personnages éloignés que je rapproche souvent pour les écouter quand je ne vais pas si bien, je crois. Je n'en connais pas la raison. Avec Giné j'enfile la chair de poule comme un gant et j'ai l'impression de virer dans les Corbières en venant de Narbonne, au moment où la montagne surgit devant le pare-brise de la bagnole  quand il m'arrive de hurler mon admiration pour ce pays qui est le mien. La plaine du Roussillon, les étangs, la mer et les Pyrénées au loin. Avec Gainsbourg je prends la chair de poule quand rejaillit dans sa voix son sourire tendre et moqueur. C'est la corde du facteur, un paquet de lettres avec des mots d'amour et d'amitié. Giné comme Gainsbourg sont dans mon temps comme un ventilateur qui passe.  

Joan Pau Giné, Records de vida, association adiu, ça va ? 4cd. 2003.                                                                                                                             Serge Gainsbourg, L'intégrale.

La pluie, le matin tôt sur la colline de parpaings. Je traverse le rond-point en coupant le chantier, à travers des engins qui sifflent. Les ouvriers ont la fureur dans les yeux. Les grues dans ce ciel de tourmente font glisser au dessus de ma tête d'immenses poutres de métal. La neige sur le col du manteau de la maman et la route longue, tortueuse qui mène des renoncements aux espérances sublimes. Si le courage est à deux mains et le cri de ta bouche un fredonnement dans le silence de l'aube allongée, je dois être le plus heureux, même si je ne suis pas le plus malin. Te serrer contre moi; ange sur un sein et retenir l'instant où le revolver au poing j'entre dans l'agence et que personne ne bouge, comme un souvenir, un rêve dans lequel la violence a les lèvres sucrées.

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Commentaires
M
une belle energie alliée à une jolie prose <br /> je suis fan ........tout simplement
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