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Christophe Massé Informations
15 mai 2008

Perpignan en Mai 68: Au centre de la terre (1)

gnan_015 Merci au critique d'art Jacques Quéralt d'entretenir la légende de Marcellin Lerrouge (1961-1991) et Christophe Massé, de nous citer plusieurs fois dans le gros, très gros.. une baudruche même, catalogue de l'exposition: Perpignan et la fièvre de Mai 68. Même si en 1968, Marcellin et moi étions encore des voleurs de malabars, nous nous sommes certainement inspirés du souffle de liberté de cette époque pour bâtir notre petite entreprise de rien du tout et de mort aux cons jusqu'au nihilisme punk de la génération suivante.. et encore à l'heure actuelle, nous sommes certainement demeurés les fidèles d'une révolte permanente, intérieure et légère. Je regrette, néanmoins que les initiatives, à mon avis les plus liées à l'esprit de 68 ne soient pas mentionnées dans cet ouvrage. Je ne veux pas parler, me concernant, de mes actions de la fin des années 70: l'exposition (peintures, danse, performances) organisée avec Lolita Danse dans la Chapelle St Dominique par exemple mais des expositions sauvages dans les lieux désaffectés (relais routier abandonné de Fitou, ensemble des murs des bâtiments en ruine sur les bords de la Têt avec Michel Fores puis Bernard Marti et la "dream team" des beaux-arts, les actions/expositions "Ramos" et "Voyeurs et doigts piquants" organisées avec Christian Granado-Hernandez. Elles auraient pu, comme l'évocation d'un travail encore plus marginal débuté en 1980: fanzine, auto-production photocopiée, films super 8, émission de radio, premières expositions ponctuelles en appartement, investissement de lieux abandonnés, travail dans la nature et les rues.. refléter réellement cette petite place underground occupée par et sur la scène perpignanaise par une poignée d'artistes. Travaux diffusés par un réseau international composé d'autres créateurs non désireux d'adhérer totalement au fonctionnement institutionnel..  à l'origine de l'art indépendant et alternatif des années 90. A Perpignan comme dans un bon nombre de cités, nous nageons en plein paradoxe: caméras de surveillance à chaque coin de rue et exposition pour commémorer "la révolution" .. comme si l'envie de balancer des pavés ou de parler de changement de société était un vieux rêve à enfermer entre quatre murs.. les uns à Bordeaux, célèbrent l'abolition de l'esclavage sans faire une action contre l'esclavagisme contemporain, les autres à Perpignan se font l'écho d'une jeunesse perdue/disparue mais transforment leur cité en un grand terrain d'injustice sur lequel les parias sont d'un côté et les nantis toujours de l'autre.. 

Perpignan et la fièvre de Mai 68 des ultimes avant gardes à l'institutionnalisation du monde de l'art (1968-1986) Couvent des Minimes jusqu'au 27 mai 

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Commentaires
E
Comment devenir force sublime en n'étant qu' humain ? Je contemple certains artistes parce je trouve que ce qu'ils font est beau : extra sur le terrestre . <br /> Je n'ai pas vriament le choix , que celui de m'arrêter sur des instants offerts par eux, les regarder et m'en souvenir ...après . La popularité ne devrait pas vexer l'artiste , non ?
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H
L'Art aime ses limites : c'est là qu'il rencontre le beau.»<br /> Albermas Hédogore,"Le circuit du coeur,p.97"<br /> <br /> On peut voir dans la limite soit un obstacle à la satisfaction d'un désir, soit une condition de la beauté. Forme, contour, achèvement sont des synonymes de limite et nous aident à comprendre pourquoi limite est synonyme de beauté. Les anciens Grecs avaient une préférence si marquée pour ce second sens qu'ils le tranposaient sur le plan moral et identifiaient le mal à l'illimité. Le premier sens imprègne à ce point la civilisation technicienne qu'il nous est congénital et que c'est seulement au prix d'une conversion intérieure que nous pouvons revenir au second.<br /> copier décoder.
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