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Christophe Massé Informations
11 novembre 2008

Tricky à Bordeaux: Le dernier des Mohicans

gas Tricky est un inventeur. Dans la lumière bleue, une silhouette se détache et des hochements de tête, perlent des myriades de gouttes d'eau. Le fil du micro est tenu comme celui de l'arc dans la presque pénombre de Barbey. L'index tendu, dressé vers le ciel pour cette extase que seul un inventeur est capable d'offrir à ses spectateurs. En tournée depuis des mois sans une égratignure, à la classe innée transpirant des précurseurs. Il faudrait être fou pour ne pas se contenter de ce don d'un soir, envisager de conspuer la bête, la traquer dans ses retranchements et douter un instant du pouvoir de ses réactions de fauve. Tricky a donné autant que nous étions capables d'en recevoir. Les teen-agers en bas âge et ceux perclus de rhumatismes ont dansé sur la scène au final, invité par l'homme à la jambe cassée  se dresser sur leur fièvre du samedi soir, pour envahir le sanctuaire réservé à ceux qui d'ordinaire jouent. Un instant pour l'éternité magique du rockn'roll, dans la plus chouette des osmoses. Comme si casser sa guitare et rendre la vie de son batteur exténuante n'étaient pas une des plus belles choses à découvrir encore et encore dans un spectacle vivant. Chef d'orchestre et buveur de bière française, mal à l'aise et incroyablement fidèle au travail de reconnaissance des sons, accompli depuis plusieurs décennies maintenant, le mohican de Bristol m'a refilé la foi comme avant lui une poignée de damnés: de Richard Hell à Ian Curtis et Bertrand Cantat, de Joey Ramone et Steve Bators à Joe Strummer.

Sex, (no drugs sorry) and Rock'n'roll. 

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