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Christophe Massé Informations
21 novembre 2008

Aurélie Diard: Un journal (10)

005 Bucarest centre: Les ruines de la Ruine (Aurélie Diard dr 2008)

Je suis perdue,

Je suis perdue dans une rue et je lis les pancartes des magasins. Obligée. Je rentre. Perdue dans une ville trop grande et je me réfugie dans les lieux publics. Bizarrement, je ressens moins de crainte quand les gens commencent à me parler dans une autre langue. Besoin de me sentir un peu plus en vie. Mettre les pieds n’importe où et être constamment surprise par la moindre image. Ici, un panneau indiquant le bar « La ruine », mais plus rien à l’intérieur. Un jeu de mot qui a fini par l’emporter. Risible. J’avance et les couleurs sont de plus en plus sombres. Et je me sens de plus en plus en liberté. Un chant fredonné par une ombre derrière moi. C’est calme et agréable. Le sol est tout cabossé et une impression d’être partie si loin de vous. Mal à la tête de penser à demain. Un corps affaibli par du renouveau et besoin de dormir plus d’heures qu’il ne le faut. Comme un blues du pays.

Dire à tous ces gens cachés de sortir de là et de me prendre la main pour aller danser. Je ne fais que les croiser par hasard, n’importe où et n’importe quand. Quand pourrais-je mettre ma jupe à fleurs et mon foulard noir dans mes cheveux?

Envie de claquettes et de tambourin autour d’un feu en plein air. Mais ça, ce n’est que de l’imagination. Vivre ici et ne pas voir la même chose que dans les livres.

Il reste les couleurs, c’est sur.

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