Aurélie Diard: Un journal (12)
aurélie diard, bucarest, décembre 2008 (dr)
Les lumières.
Une pose de 5 minutes entre deux cours magistraux en roumain. Mal à la tête. Je jongle entre cette langue et d’autres. Pour me faire comprendre. Pour comprendre quelque chose. Donner un sens à ma présence. La salle est glaciale. Pourtant tout le monde sourit. Je regarde à la fenêtre. Les lumières.
Une guirlande multicolore est suspendue au « Rocco ». Point de ravitaillement des étudiants. L’impression d’être ivre. Mes yeux se voilent. Des vertiges. Et ces lumières qui me fixent depuis deux heures. Et encore deux heures à tenir. Elles se balancent encore. J’aime leurs couleurs : envie de fête. De partir de là et de danser une nuit. Sans fin. Ça me rend folle. Etre enfermée. Il fait nuit.
Les lumières ont pris place sur le devant de la scène bucarestoise.
Je m’arrête à la troisième station. J’allume la lumière pour trouver mon lit. Je ne la regarde plus. Je l’éteinds pour trouver mon sommeil