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Christophe Massé Informations
5 janvier 2009

Sous La Tente: André Valensi

valensi

Christophe Massé

présente

André Valensi

trois oeuvres

Sous La Tente
le jeudi 15 janvier 2009

de 11h à 19h

28 rue Bouquière 33000 Bordeaux

André Valensi: (Trois peintures)

Cette présentation de trois œuvres de André Valensi (1947-1999) Sous La Tente débute un cycle. Montrer de temps à autre, le travail d’artistes reconnus et accueillir ainsi une partie d’une collection, un fragment, une exposition en cours, une œuvre inédite, un projet particulier, tout en conservant le principe de ponctualité, mettant en avant l’originalité du travail des années mille neuf cent soixante à nos jours. Un cycle pour rendre aussi hommage à une personne que j’ai connue, et cela indépendamment de l’intérêt ressenti pour sa création.

André Valensi est un artiste dont l’œuvre à l’heure actuelle, pour un nombre de raisons que j’ignore, me semble dispersée. Il va s’agir donc pour cette manifestation d’une journée, d’un éclairage posthume et modeste, à travers trois pièces réalisées dans les années 1970, qui m’appartiennent et que je conserve. Présenter trois travaux caractéristiques de l’œuvre, trois facettes pour un regard particulier sur un être, comme sur une période marquante de l’art français des années 1970.

André Valensi était le plus jeune du groupe Support-Surface et un des théoriciens du groupe. Il a travaillé sur papier, avec des filets et des cordages, sur des toiles toujours libres et a souvent confronté ses travaux à la nature. Enseignant à l’école des Beaux-arts à Perpignan durant les années 1970, il a par sa forte personnalité, marqué un bon nombre d’étudiants. Si j’ai entretenu une relation parfois tendue avec lui (je me souviens l’avoir canardé du haut de mon échafaudage avec tout ce que j’avais pu trouver, plus toutes les munitions de mon pistolet agrafeur, un jour où il était venu remettre en question mes boulots dans mon coin d’atelier du département Art), il n’en demeure pas moins, qu’elle fût toujours empreinte du sentiment d’intelligence qui émanait de l’homme. André Valensi fût un proche de mon père ; adolescent je l’apercevais souvent à la maison puis plus tard donc ; à l’époque où j’ai suivi ses cours.

Par la suite, il m’a emmené écouter mes premiers concerts (Areski, Fontaine, puis Mama Bea et Little Bob). Notre rencontre s’est faite autour de la peinture et de la cuisine de la peinture, il aimait quand je peignais avec des essuie-glace de camion et m’a fait partager ses petites recettes, comme l’utilisation des mordants molaires et d’autres petits secrets d’atelier. Une des toutes premières expositions de la fondation du Château de Jau à Cases de Pène dans les Pyrénées-Orientales lui fût réservée. Je me souviens de l’accrochage des travaux que nous fîmes un jour et une nuit à trois ; Marie-Hélène Rodriguez, André et moi. André était espiègle, il adorait déconner. Et ce soir là nous nous étions beaucoup amusés et j’avais pas mal appris aussi. Ces œuvres sur papier étaient immenses, il était fier du nombre incalculable de passages et du nombre de boites de pastels qu’il avait pu utiliser pour réaliser chacun des cercles, parfois sans centre marqué ou simplement symbolisé par un trou saturé de traces de crayon. Il était heureux de trouver les empreintes de ses baskets sur une immense composition, comme une entorse à son propre règlement. Nous nous étions en pleine nuit trouvés dans les cuisines de Jau, dévorant du gruyère trempé dans de la moutarde.

Je l’ai vu pour la dernière fois au fort de Salses lors d’une des manifestations du come-back de Support-Surface, quelques temps avant que je ne quitte Perpignan définitivement en 1994. Nous avions bu un verre dans la cour du Château, il avait son beau sourire tendre et carnassier à la fois, les cheveux tirés en arrière. Il n’allait pas tarder à partir en Afrique où il est décédé en 1999.

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Commentaires
A
La nuit entière à participer à l'accrochage des ces 9 toiles. Les accrocheurs arnachés de baudriers à 9 mètres du sol. <br /> <br /> une fois les filets en places, je me souviens du point de vue que nous avions tout au fond de cette immense salle voutée juchés sur un tas de décombres que nous étions l'un contre l'autre et André qui me dit cette phrase : "on dirait un string". .
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