Un nouveau grand courant artistique... et hommage à Degas
Si je ne meurs pas d'autre chose, il y a de fortes chances que ce qui m'emporte un jour soit une maladie liée à ma trop importante consommation d'alcool. Nous parlons beaucoup de tout ça, très souvent. Arrêter de boire un jour. Pourtant partout où nous trouvons un peu d'Art, se consomme aussi beaucoup d'alcool. Et je me dis, qu'il fait tellement corps avec la vie de l'art, que le seul mouvement artistique en isme qui pourrait émerger au XXI siècle serait l'Alcoolisme. Après le fauvisme ou l'impressionnisme, le surréalisme et autre.. Le public posséderait une réelle chance de figurer parmi les grands de ce nouveau courant, tellement à l'aise dans l'air enfumé du temps.
J'aime toujours autant dans mon approche de l'Art rendre hommage indirectement à des œuvres qui m'ont toujours fascinées. La plupart du temps, il s'agit d'un clin d'œil. J'évite de m'inviter dans cette histoire de l'Art qui (peut-être) m'est étrangère et en tous cas à laquelle je refuse d'adhérer, en suivant les habituelles voies. Les danseuses de Degas sont des merveilles qui filent vite et dans leurs mouvements figés par le peintre, je trouve de la difficulté à capter en même temps toute l'idée de cette précieuse agitation. Tellement proches, tellement inscrites chacune dans une effervescence contrôlée, différente, précise, spécifique aux gestes et à l'univers de la danse. C'est la première chose que je me suis dit quand j'ai trouvé dans les poubelles de la comédie de Bordeaux, ce lot magnifique de chaussons de danse. Enfin ! la première impression fût plutôt: considérer ce monde abruti.. qui se débarrasse. Mais la seconde idée est, que j'allais peut-être pouvoir saisir à travers cette tête que je reproduis sans cesse, une autre histoire de mouvement figé dans le temps; comme dans chaque rictus que j'impose d'un seul point de pinceau à mes autoportraits permanents. Atteindre ainsi, en rendant hommage à Edgar Degas, le passage entre ce qui sautille en moi et le froid du renoncement qui s'infiltre déjà dans les pointes de mes orteils. Des regards sur des semelles, comme autant de cris étouffés et de O d'émerveillement. Christophe Massé "hommage à Degas et aux choses sur la pointe des pieds " 2009 acrylique sur 32 chaussons de danse.