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Christophe Massé Informations
18 janvier 2010

Sous La Tente: François Robert (peintures & gravures)

Sous_La_Tente_saison_2_2010

Christophe Massé

présente

Sous La Tente (off)

François Robert

Peintures & Gravures

le samedi 06 Février 2010

toute la journée à partir de 11 heures

28 rue Bouquière 33000 Bordeaux (France)

visage_carr__crayon françois robert "tête" divers sur bois (dr fr 2009)

François Robert: Autant de têtes; comme à la recherche de celui qui pourrait revenir.

François Robert a fait avec moi, fin 1970 une année de probatoire à l'école des Beaux-Arts de Perpignan. Nous avons en commun la même année de naissance et sans doute une passion pour l'Art. Après cette période, nous ne nous sommes revus qu'une fois et en compagnie de Florence Braud, Brigitte Philippot et Bernard Marti, lors d'une balade dans la montagne dans les Pyrénées-Orientales. Avant de se rencontrer à nouveau, trois dizaines d'années plus tard, je vais dire par hasard, au marché des Capucins à Bordeaux pendant Artyshow. Pendant ce long laps de temps, j'ai aperçu quelques fois les reproductions de ses travaux, peuplées d'un imaginaire coloré et étrange qui associe la réalité et les mythes. François Robert possède une voix douce et des cheveux qu'il peut attacher dans le dos, un regard tendre et pétillant, une approche délicate et feutrée des autres. Il a demeuré pareil à l'image mentale d'un être précieux et furtif que j'ai de lui; à Perpignan vêtu d'un caban et chaussé de daim il me semble. Depuis quelque temps, je savais qu'il avait commencé une série de têtes. Elles m'ont parlé à distance, il me tardait de les rencontrer. Car je ne savais rien d'elles, comme je ne sais (presque) rien de leur créateur.

C'est d'ailleurs la première fois que je propose à un artiste d'exposer Sous La Tente avant de voir son travail. Pour cette raison, j'étais convaincu d'avance qu'il me conviendrait et pourrait se trouver en osmose, dans mon lieu comme avec l'esprit des rencontres. La série est à double tranchant. S'imposer un format et s'y tenir procure un double sentiment d'enfermement et de liberté. La quête en est que plus vaste. François Robert n'a pas glissé dans le piège; celui d'user son sujet. Il cultive lentement son champ des possibles, épuise le format avant de rompre peut-être un jour avec le sujet. Peut-être qu'il se trouve plus impliqué dans cette recherche de quelqu'un, en fait, que d'un temps.. "perdu", ou de quelque chose. Ses petits quadrilatères sont précieux et rugueux; empilages, on pourrait facilement jouer à les assembler pour créer sa galerie de portraits idéale ou en isoler certains pour les pénétrer du regard. Le mystère s'épaissit quand nous cherchons a y trouver l'autoportrait, l'air de la compagne, celui ou celle qui a servi de modèle. L'étrange connivence de certains et la rupture avec d'autres conduit comme à un aboutissement, qui soudain, nous pousse à chavirer, à arpenter ce dédale qui nous renvoie aussitôt à la mythologie. Le Minotaure alors jaillit; un des sujets d'intérêt peut-être de prédilection de François Robert revient encore une fois, et nous pouvons parcourir ses gravures et travaux sur ce thème pour en trouver la trace dans autant des visages présentés. Mi chat, mi taureau, queue de cheval et encore une fois, quête vers le loisir et la crainte de retrouver ce/lui qui nous manque de nos racines.

J'aime ce travail qui ressemble à de la peinture avec un esprit . François Robert a l'énergie d'élaborer des portraits dans un élan systématique et lancinant. Un acte répétitif, homogène qui devient un temps une marque de fabrique et procure une tranquillité à n'observer que celle là; comme autant de bouleversements dans l'ordre des jours, puisant dans l'idée que l'homme est un monstre dans une maison monstrueuse et peut-être encore, toujours, seulement là, pour servir de métaphore à la tristesse du Minotaure. Le seul considéré par José-Luis Borges comme une victime et un misérable.

François Robert habite et travaille Lormont en Gironde. Il va venir poser son carton et proposer Sous La Tente le 6 février un ensemble de ses têtes jamais encore montrées dans leur intégralité. Des gravures autour du thème du Minotaure viendront apporter un autre éclairage sur son œuvre en cours. La petite, celle de l'homme qui fait passer le temps avec la peinture ou inversement.. la grande, au jour le jour, toujours la même et jamais pareille, qui ne cesse d'observer le peintre dans son désir toujours inassouvie d'elle.

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Commentaires
H
Certains auteurs ont fait remarquer qu’il peut être intéressant de ne pas avoir de définition trop stricte de « l’émotion », compte tenu du stade de développement dans ce domaine. Une définition précise aurait pour conséquence d’élever des frontières entre les phénomènes. On prendrait ainsi le risque d’exclure de l’analyse des aspects qui pourraient ultérieurement se révéler essentiels à la compréhension de l’ensemble du processus.
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