Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christophe Massé Informations
10 février 2010

Christian Delacampagne: Noires dans la collection Délirien chez Pierre Mainard

Christian_delacampagne_par_Ariane_Delacampagne_Baltimore_2003Christian Delacampagne Baltimore 2003 (dr Ariane Delacampagne)

Parution du quatrième ouvrage dans la collection Délirien que je dirige chez Pierre Mainard éditeur

Avec Christian Delacampagne, nous nous sommes rencontrés trois fois. Pourtant j’ai l’impression d’avoir passé beaucoup de temps avec lui et de le connaître... Et d’avoir su garder quelques-uns de ses précieux conseils est aujourd’hui un bonheur. C’est sans doute la force de la lecture, la puissance de la correspondance qui se substituent au contact physique et font les amitiés et les affections particulières. J’ai lu son œuvre. Et nous n’avons pas cessé de nous donner des nouvelles depuis ce mois de mars 1984 à Barcelone. Il y a trois ans, j’ai demandé à Christian Delacampagne de me confier ce que je savais qu’il devait avoir de précieux, comme le manuscrit d’un récit, ou d’un journal. Il me proposa alors avec passion une série de nouvelles et nous fîmes un choix, échangeant là encore toute une série de courriers. Il lui plut alors d'ordonner, de revoir et de donner un nom à ses nouvelles déroutantes, d’y adjoindre aussi par un éclairage final tourné vers la photographie, l’ode à Tina Modotti. Nous savions que la publication était imminente, elle fut retardée par de petits impératifs. Ces « Noires » sont là aujourd’hui mais Christian est parti. Je me persuade qu'il aurait aimé les relire en l’état. Ses ami(e)s, ses lecteurs et d'autres y trouveront un aspect réellement surprenant comme ce que l’on peut apercevoir dans le creux de la paume d’un écrivain :       un silence total, sans philosophie, ni art, ni journalisme. L’essence même de l’homme qui s’essaya à la plume sans aucune concession que celle de donner aux motivations de sa vie, à un moment donné, la liberté de confluer par la littérature, comme d’emprunter le chemin du doute, avec toute la réserve qui le caractérisait. Christophe Massé.

Noires - parce que certaines heures de la vie le sont, et qui plus est amères, comme les nouvelles dans ce livre rassemblées. Mais aussi parce que les textes en question – auxquels j’ai choisi de joindre le récit d’une enquête sur l’histoire vraie, la plus mélancolique que je connaisse, celle de la belle Tina – constituent, par la légèreté cristalline du désespoir qui les habite, une sorte d’hommage: celui que, depuis longtemps, j’aspirais à rendre au film noir (de toutes les formes d’art issues du XXe siècle, celle qui m’a procuré les plaisirs les plus vifs). Et, au-delà, au grand mouvement esthétique (toujours largement incompris) dont ce genre est issu : l’expressionnisme allemand. Dit à l’envers : noires – parce que, sans l’improbable rencontre de l’amour, toute vie ne serait qu’amas d’instants perdus. Christian Delacampagne

Auteur d’une bonne trentaine de livres, pour la plupart des essais sur l’art ou sur la politique, Christian Delacampagne a toujours, également, écrit de la fiction. Mais s’il lui est arrivé d’en publier des bribes au gré des circonstances, le présent ouvrage est son premier recueil de nouvelles. Onze fois plus une, l’art du récit tente de s’y engager dans des voies sans cesse différentes – tout en restant conscient du fait qu’il n’est pas une histoire qui ne puisse se conter, encore et encore, de mille autres manières.

Noires de Christian Delacampagne, suivi de Tina Blues Collection Délirien; Pierre Mainard, éditeur
COLL. DÉLIRIEN - 144 p. 12 x 17 - 11 € - ISBN : 978-2-913751-37-8

Pierre Mainard, éditeur: 14, place Saint-Nicolas 47600 Nérac

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité