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Christophe Massé Informations
6 novembre 2011

Sous La Tente (Bordeaux): Magali Rizzo (Remerciements)

PB190019 Magali Rizzo détail d'une installation Sous La Tente (dr MG 2011)

Magali Rizzo est arrivée par le train avec un sac sur le dos et un autre à la main. Le cou enrubanné d'une écharpe à carreaux aux couleurs d'un clan écossais. Étonnamment, le même que j'ai porté toute mon enfance. Ma mère travaillait dans un magasin de tissus, elle avait ramené une belle fin de coupon qui fut employée dans l'appartement durant des années pour confectionner des doublures, des rideaux, des nappes, des tas de petites improvisations qui coloraient certains espaces de l'appartement, et encore les doublures des manteaux, mouchoirs et autres valises. Le round d'observation a eu lieu dans la pièce réservée aux expositions en buvant un mauvais café que Magali a trouvé très bon. J'ai livré quelques-uns de mes petits tocs afin qu'elle puisse être indulgente quant à ma façon d'aborder le monde. L'installation a débuté dans les temps (et les matériels prêtés permettent de parfaire son démarrage). J'ai observé sa démarche simple et précise, indolente et cohérente. Magali Rizzo mange des tomates et des sardines, du camembert et des bananes, du pâté de couenne. Je ne sais plus de quoi nous avons parlé. Un peu d'art, d'autres artistes, du déroulement des mécanismes d'expositions, de l'institution, des dossiers, de l'énergie, d'Izis. Parfois de ceux qui disparaissent. Nous avons parlé du travail, du sien en particulier, dont je vais livrer bientôt la seconde partie du texte que je lui réserve, car je me doutais qu'en l'écoutant toute la journée du lendemain, des "choses" allaient monter à la surface. L'oeuvre présentée est partie du lieu qu'elle avait visité quelques mois auparavant. Un refuge; Sous La Tente; un abri. Une photographie de Izis lui a donné le la. Le texte d'un réfugié afghan dans la "jungle" de Calais, l'autre piste, pour séparer son installation en deux parties homogènes qui se parlent et se répondent. Fidèle à l'esprit de Sous La Tente, Magali a fait front toute la journée de samedi et chaque visiteur a pu trouver pour accompagner son cheminement les pistes nécessaires. J'ai servi du vin du Sud en toute fin d'après-midi, pour demeurer par la pensée chez les miens, tout émerveillé de voir passer ce public informé par les seuls moyens d'Internet et d'un petit bouche à oreille qui joue son rôle pour le meilleur. Ce nectar de la curiosité et de l'envie de découvrir une oeuvre. La nuit venue, Magali est partie avec les copines et les derniers survivants de cette particulière journée dans le coeur de la ville. J'ai poussé les mégots, vidé les verres, en gardant un oeil sur le lion et le dormeur. Les vagabonds sont les plus malheureux et dans ce temps des espérances, ils ne savent pas hélas, combien certaines personnes savent leur redonner vie ailleurs, dans ce temps dédié à autre chose qui nous pousse inéluctablement là ou les différences n'existent plus.

Je remercie Magali Rizzo pour cet aller-retour enthousiaste et son apport sans restriction au projet Sous La Tente. Un immense merci, en particulier à Malvina Lawrie d'avoir proposé ce passage;  Mélanie Gribinski pour sa précieuse logistique comme sa belle disponibilité au moment précis où le sanglier a crainte de mettre les doigts dans la prise. (Ceux qui étaient là pour prendre le relais Franck Garcia, William Acin ) Les nouveaux, ceux qui osent franchir le seuil, les ami(e)s et artistes présents aux heures qui s'égrènent ceux du matin, de midi, de l'aprés-midi et du soir. L'équipe Sous La Tente et ceux des Sous la Tentiste qui font de leur énergie la suite de ce travail; Denis Thomas pour son travail régulier et son point de vue. L'Atelier, Carine Tarin, Marie-Madeleine Lacoste. Je remercie les 96 visiteurs plus d'autres, échappés au compteur qui nous font nous approcher du record d'affluence hi!hi!. Célie pour l'hospitalité, les projecteurs. Ceux qui viennent avec une bouteille, des crêpes, des chips, des petits rien qui accompagnent. Ceux qui font la transmission.

Novembre sera autre chose encore.Vive L'Art. Le temps ne presse plus.

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