Christophe Massé "Le petit nuage de Magellan" (lettre à Tomas Espedal) Pré#Carré éditeur

5 mars 2016

Christophe Massé "Le petit nuage de Magellan" (lettre à Tomas Espedal) Pré#Carré éditeur

Il m'est arrivé une chose particulière en cette fin d'année 2015. Parfois lors de rares périgrinations je ramène des livres que j'achète, que je pose un peu partout dans la pièce chez moi. Des livres trouvés sur un marché, dans des brocantes, à Emmaüs et qui m'interpellent par leur jaquette, leur titre, leur éditeur et souvent, trés souvent dont je n'ai jamais entendu parler. Ces livres restent en piles, en tas; j'en donne, j'en prête, des ouvrages que je lis aussi dans le temps pour la plupart. Il se cachait donc, dans une de ces piles, un roman de Tomas Espedal intitulé Contre la nature (Les carnets) et que j'ai avalé un jour d'octobre d'une traîte. Suite à cette lecture, je me suis précipité pour écrire une courte note (ci-dessous) que j'ai destiné aux ami(e)s et public de Facebook. Tomas Espedal m'a répondu.

J'ai lu, et encore dévoré gloutonnement ensuite deux autres livres de l'auteur: Contre l'art (Les carnets), Marcher (ou l'art de mener une vie déreglée et poétique) et commandé Lettre un troisième opus disponible. Les seuls parus en langue française chez Actes Sud et traduit par Terje Sinding

Plus tard en cette fin d'année j'ai rencontré Hervé Bougel éditeur qui me proposa d'écrire une lettre à un auteur pour Un pas à la fois une collection qu'il destine à cet exercice de la lettre d'un auteur à un autre. Je me suis lancé pour écrire à Tomas Espedal.. Une lettre; un souvenir et ses effets. Une lettre rouge. Un nuage,certi d'une petite constellation de roches dures. Avec Tomas Espedal je partage une année de naissance, une relation à la boxe, et si j'en crois ce qui pourrait être autobiographique dans ses romans, alors beaucoup de choses fascinantes, cruelles, similaires. Je ne voudrais pas en m'appuyant sur lui en ce moment faire passer ma modeste contribution, j'ai bien au contraire encore un fois dans ces rencontres qui sont des prises de conscience d'un talent et d'un force retrouvé de mon côté avec humilité tout le chemin qui me resterait à parcourir si je décidais de l'emprunter réellement. Il n'en demeure pas moins que je me suis régalé à écrire ce court texte fulgurant qui au lieu d'un uppercut au foie est un direct au coeur.

Je suis donc heureux de vous annoncer sa parution chez Pré#Carré éditeur http://precarrediteur.fr/pre-carre-edition de "Le petit nuage de Magellan" (Lettre à Tomas Espedal) et vous encourage à le commander chez l'éditeur, ou d'attendre les occasions qui seront proposées pour le découvrir à Grenoble, Lyon et Bordeaux...

Télégramme de l'Ouest à chaud: Je viens de terminer un des livres qui m'a le plus ému, scotché, cloué, averti. Je vais le relire et encore certainement encore. Le hasard a fait qu'il était posé là chez moi depuis quelques mois et que je n'avais ni regardé, ni lu la quatrième de couverture. Je suis terrifié à la pensée, à l'idée d'avoir pu passer à côté d'un texte aussi prés, aussi proche des choses de ma vie. Tomas Espedal est norvégien, Contre La nature (Les Carnets) Actes Sud.. J'ai demeuré un long moment après la dernière ligne, la bouche close, les yeux fermés, la chair de poule, les images de cette vie décrite, les miennes, l'amour et sa cruauté, l'idée d'écrire sur son métier, d'y joindre sans complaisance les facteurs de la quête et de la démolition. Une merveille, peut-être destinée aux 1961 dont il est, dont je suis. Une écriture belle et précise, rapide et longiligne, un style prompt, pas d'effet, des faits, dans la poésie et le récit, aucune aspérité et tellement de propositions pour expliquer un pan de vie et tout l'impact qui en résulte. Jusqu'au bout vers l'inéluctable clarté du désarroi. (octobre 2015 in Facebook)

(dr 2016 Hervé Bougel/Pré#Carré)