Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christophe Massé Informations
9 novembre 2019

Boustrophédon#42: "du sud: sud" à Ille-sur-Têt Galerie Treize

toui

Rencontre ce samedi 15 à Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales) Galerie Treize avec une belle équipe d'artistes passionnés autour de treize de leurs oeuvres déjà présentées à Bordeaux en été 2019 pour Boustrophédon : un programme de rencontres et d'expositions à la Machine à Musique (Hélène des Ligneris) à Bordeaux.
Une production La Machine à Lire (Bordeaux) - Galerie Treize (Ille-sur-Têt 66)

aux ami(e)s qui ont des mains

Dire deux mots des femmes et des hommes qui peignent, photographient, dessinent, n'est pas se trouver face à leurs oeuvres. Dire ne remplace pas. L'art est une curiosité. Des travaux rassemblés avec qu'une seule intention, d'être tous réalisés dans un même pays, est une gageure traduite par la volonté d'un choix précis plutôt qu'un autre. Ici en Catalogne nord cinquante autre artistes, plus même certainement, pouvaient être de la composition de cette équipe. J'ai opté dans un temps avec cette image en moi, que j'avais de ces êtres, associée à leur travail. Qu'ils soient passés dans mon temps, et avec lesquels j'ai vu et entendu, et d'autres que je connais à peine. Il fallait un particularisme pour oser mêler treize travaux, pour la plupart aux antipodes les uns des autres. Le sud n'est pas du jeu, n'importe quel autre mot de définition aussi. Alors ? Je savais que dans le paysage photographique et la restitution de ce dernier, dans ce que l'image numérique et dans l'incarnation des phénomènes, des signes, du temps, de la peinture; dans le formidable enchevêtrement des pensées pour des interprétations ténues ; quand dans la couleur, la forme, le trait, le sombre et la lumière, est reconduit les bouleversements de tout un monde ici et ailleurs, il se pouvait qu'une alchimie de la rencontre se passe. Inerrante au rassemblement au regroupement, à la fusion, aux mélanges, aux cocktails. Je sais qu'à La Machine se fût le cas. Ici à Ille chez André Robèr toujours prêt à tenter le pari, nous en aurons le loisir, pour nous en rendre compte ce samedi à partir de 19 heures et jusqu'au 23 novembre aux heures d'ouverture de la galerie.

Roger Esteve est pour un nombre d'entre nous certainement le peintre qui compte. Bien avant les derniers jours du siècle dernier, de belles plumes se penchèrent sur son séchoir à tabac et nombreux sont celles et ceux qui ont parié sur l'ascension de ce héros aux multiples vies. Mon attachement pour ce goupil des grands espaces n'a pas varié depuis les 80', date à laquelle il me proposa gîte, couvert, travail et amitié. Didier Manyach est le poète auteur multidisciplinaire que j'ai rencontré dans les 90' mais avec qui nous partagions depuis belle lulu, cette passion des undergrounds. Didier aura son heure, tant sa prose est délicate et particulière. Mario Chichorro est un bloc de mon enfance, indissociable de la mémoire de mon père, la vision d'un art autre, la figuration libre avant l'heure, un monde d'histoires et de culture, un des personnages à l'oeuvre la plus attachante du pays. Pascale Masardo et Jean-François Bayle ont croisé ma route dans ce temps des beaux-arts, j'ai gardé peu de contact, mais une affection pour leurs travaux respectifs et nous avons partagés; ils sont allés présenter à Thuir leurs oeuvres et sont de cette génération que le département doit impérativement soutenir aujourd'hui. Odile Marot absolument nécessaire pour se hisser dans les feutres de la subtilité des recouvrements qui ne joue pas mais peint sur son métier. Dans la famille de Estève, il y a les peintres, les sculpteurs de teintes, les pourfendeurs d'espace intérieur ; j'y côtoie Joseph Maureso blotti dans la chappe de lumière et d'ailleurs, qui regroupe inlassablement les données de sa liberté, aux confins des registres surannées et des hybridations, tantôt pour irradier ou clore des cycles, et puis les fils de l'histoire Christian Hernandez qui chemine les mains noires, pastels aux anges, voleur de merveille, Michel Fourquet empereur de la couleur et du geste dans notre passé commun, ici celui qui dira depuis toujours avec le feu de l'huile et de sa voracité à boire les papiers, combien la lumière est présente et son empreinte inlassable dore la trajectoire des plus impensables renoncements. A qui j'ai rongé l'espace ? à Ysabelle Erre-serra, à Jaume Saïs pour conditionner la chaleur de leur fougue et trouver dans le minimum de la prise de vue, l'essence même d'un lieu céruléen et noir à la fois. Avant et après l'orage. Richard Meier est une pierre. Un doigt sur la confiance jadis, des mots choisis, des silences pesants, des mains du pére sur les mains des renégats. Un livre peint ne pouvait pas mieux dire de cette route entre le nord et le sud, feu qui se transporte dans la peine et la douleur, l'allégresse et les courages à persévérer. André Robèr présent à Bordeaux ne pouvait pas ne pas l'être chez lui. Le maillon qui partage, celui qui peint, écrit, passe et dirige, accueille et respecte les uns pour les autres. Un grand Merci à toutes et tous, d'avance et pour toujours. Sempre !

 

Pour Boustrophédon cette production de la Machine à Lire La grande librairie bordelaise, j'ai convié treize artistes de mon pays à partager les murs de l'espace à La Machine à Musique durant l'été 2019. Aujourd'hui je suis heureux de pouvoir la remontrer à Ille sur Têt Galerie Treize pour quelques jours. Pascale Masardo, Odile Maro, Ysabelle Erre-Serra, Mario Chichorro, Roger Estève, André Robèr, Michel Fourquet, Richard Meier, Joseph Maureso, Jaume Saïs, Christian Granado-Hernandez, Didier Manyach, Jean-Franois Bayle. Un grand Merci à Hélène des Ligneris, à André Robèr, aux artistes.

Vernissage le samedi 16 novembre. Galerie Treize Ille sur Têt (66). Rejoignez-nous et apportez quelque chose à partager pour la suite de la soirée. Merci

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité