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Christophe Massé Informations
11 mai 2021

Christophe Massé exposition Rétrospective au Centre Culturel François Mauriac - Bouliac (Gironde)

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Le Jardin des Asphodèles

présente 

Christophe Massé

"Rétrospective des souvenirs et des autoportraits" 

Papiers (1979-2021)

Centre Culturel François Mauriac

 

Papiers, mais encore.
 
Des papiers et parfum d'une pause au nez d'échalote.
 
Le peintre a dans la bouche les lointaines fêtes, dans la bibliothèque entre les livres qui attendent le prêt, les fleurs et les photographies sont lovés, dans la cuisine les salives suivent la confection des mets simples, le café et l'ordinaire de l'Espagne & de l'Italie, quand au loin s'agglutine sur le fil d'Internet la cruauté opportune. Nous livrons nos batailles, en écoutant l'orage gronder et la vieillesse rompre les silences. Le papier sur lequel coule le jus est le réceptacle du monde, là où est ravivée seule, l'histoire.
 
Papier(s). Derrière ce mot singulier, ce pluriel, traverse le journal, la vie en accélérée. Combien de papiers sont venus sur la table de la petite histoire. De boucherie, kraft, de soie, vergé, papier journal, Alexandre, papier peint, Grand-confort, gaufré Chinois, amidonné Russe, tramway, ployant sous les critiques, relevés par l'épice, le café, la sauce des grands lacs, des papiers de vie. Jemo Kemeys avant Carcassonne (1983) écrit : "C'est une suite sans fin, arrachée aux histoires auxquelles nous sommes habitués. Un original, ce Massé, ce jeune artiste fabrique des séries de faux de ses propres travaux pour nous les jeter au visage.." plus tard Jacques Lepage (Ecole de Nice) se demande dans la préface de l'exposition "Misère, Réduction, peinture et exclusion" à L'institut Français de Barcelone (1985) si ce Christophe Massé est de cette post-modernité qui échappe à toutes et tous. Quand Jacques Quéralt avant la Principauté d'Andorre, Les îles Baléares, et le sérénissime Palau Marc à Barcelone (1987) soutient : "Cet artiste invente la "Mappa Pictura" et s'en va voir ailleurs mais Parbleu ! Retenons-le, donnons lui le luxe de porter haut et fort les couleurs du pays ! " ou quelques temps après sous la plume de Tony Cabrefigue : " Il a le papier, le bois et l'encre. De quoi écrire en allumant un feu ! Mais pourquoi peint-il encore et encore ? " dans le catalogue maison de l'exposition "Là ? Nulle part" Beltrami/Bergame (1990). Le papier a circulé, il renferme la belle idée de rouler, d'entrer dans un tube, de s'échapper dans un carton sur la banquette arrière d'une automobile, sous le bras pour traverser le Monde. Posté, plié. Les journaux de Köln chez Claus-Dieter Geissler (2004), quelques-uns accompagnant une échelle de bois dans le Studio de Marja Van den Berk (2006), puis chez Hiroko place (2007) grandes têtes sur papier glacé dans le silence de la belle galerie, encore plus tard et restera un superbe échange de point de vue avec l'artiste Mirsad Jazic pour comparer, confronter des démarches (2018) Bordeaux. Plein le mur à Marseille Galerie Artena, Régine Dottori qui portera les "Enfants de la Terre" et les papiers photocopiés à l'Oméga, là ou la série au coeur va naître (2000). Papiers collés à Istanbul, à Naples, à Florence pour Giotto, à Madrid, stickés. "Mappa", "Le Temps Presse" "Identité/Modernité" avec Monique Sarradet dans sa galerie éponyme (1983) la première à encourager la démarche, à suivre le cheminement, à donner des billets de banque. Des papiers qui volent, un mur plein de "1961" et doux au Poulailler/Patrick Genty (2012) à Wannehain, "82 têtes" avec Pierre Mainard pour Hélène des Ligneris et la Machine à Lire à Bordeaux (2010) suivi de quinze années d'accompagnement de cette dernière. "Je vais, je vis" pour Hubert Lucot, papiers journaux à la Béton Box de Düsseldorf (2016). Gouaches de "La suite Méditerranée" avec Martin Lartigue chez Isidore Krapo Bordeaux (2018). Huit grandes nappes de six mètres de haut chez Roger Estève et Monique Escoffier, Espace 3, à Perpignan (1984) comme un départ vers les îles. Oublions, oublions, passons des heures, creusons le fossé. Le papier est une empreinte dans la table, un lien fort qui demande du temps, de la pauvreté, des bouches qui se ferment la nuit au-dessus du complot. Vilnius (2019), avec Edita Rakauskaïté pour la fondation Marianne Von Werefkin, des papiers qui claquent au vent, des emballages, Beltrami Bergame (1987/1999/2012). Dis moi ça te plaît? Pendons-les au-dessus des granges, posons les dans les campagnes, collons les sur les murs. Luz-Saint-Sauveur (2012) Herbie Hancock. Oui Memphis (Usa), des serviettes 1994 en papier. J'ai l'honneur. Peignez-les ! je vais les accrocher à côté de mon Rosenquist dit le professeur Goodin.
Rétrospective aujourd'hui c'est arracher les mots aux étiquettes. Bien entendu celui qui avait besoin de circuler avant l'aire des réseaux devait le faire sous les projecteurs et quémander aux médias pour sa pitance. Aujourd'hui circule phares éteints, chaque semaine montre un travail quelque part, là où j'aime sans rien demander. Ici mettre un ensemble de ses séries, ce qui reste, ce qui n'a pas fondu, ce qui ressemble au chemin, à la traversée. Séries d'images désuètes, répétitives, abstractions, répétitions, ablations, mots, projectiles, des Pan ! La couleur, l'histoire de l'Art, la polémique, le politique, la contrariété, l'imaginaire.
Visages, autoportraits. En attendant le second volet.
Dans un texte à paraître (hi!hi!), Ysabelle Erre-Serra prévient : "Parfois, reflet des émotions du peintre, le visage est travaillé, il côtoie alors d'autres éléments ou personnages nous racontant une histoire ; placé presque systématiquement de face, il agit un peu en miroir. L'univers de Christophe nous touche aussi par ce qu'il comprend de nous.
 
 
L'exposition "Papiers" Rétrospective (1977-2021 (covid-19) sera probablement ouverte au public dans le cadre d'un déconfinement choisi. Pour ma part, je serais présent chaque jour du temps de sa présentation aux heures proposées pour recevoir dans les règles précises et la jauge prévue par l'organisateur chacun(e) de celles et ceux qui le voudront.
 
Un grand merci à Sylviane Gutierrez.
 
Vive l'Art !

 

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