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Christophe Massé Informations
25 mai 2021

Bouliac (33) Exposition Christophe Massé (Remerciements)

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Christophe Massé 2021 Rétrospective Papiers 1978-2021 Bouliac (33) dr Sylviane Gutierrez

Passer always.
En 1998 suite à un coup de tête de Zinedine, j'ai posé la mienne à Bordeaux. Le jour même de mon arrivée, j'ai rencontré Philippe Billé en chair et en os pour la première fois.. nous nous écrivions depuis une vingtaine d'années. Philippe a passé pour moi. Comme le font les passeurs passifs mais efficaces : "Tu iras voir là, tu verras". L'un d'entre eux, pointé du doigt, était un autre passeur, un généreux marchand d'imaginaire et de fécondes propositions, le passeur actif sur son champ de mines, avec Isidore Krapo deux décennies et demi après nous nous supportons toujours, les 1323 sms des trois confinements derniers en sont les témoins. J'ai pu exercer ma fibre mission dans ce beau terreau bordelais et fédérer au-delà de toutes les normes en vigueur. Passeurs sont ces lettres cousues au blason des princes qui ne se font pas dicter la route par les trop usuelles voix, ni inciter sur la crête du cancan. Ils optent d'emblée pour le chemin de traverse, les haltes au point du jour, la langue dans les verres du crépuscule. Passeur c'est prendre ton voisin est lui proposer trois expositions, des micros publications, des possibilités d'ouvrir sa bouche et happer les vers de la route de la soie, sans qu'il en soit un jour reconnaissant. C'est ne rien attendre sur la route du retour. Regarder avec tendresse, la frénésie puis l'indifférence se lover en ingratitude, sans ciller, garder les verres propres, les projets pour d'autres bien rangés dans son armoire aux trophées. Passer, c'est mon père sur son fauteuil de la mort dans la plus grande solitude.
Je tire ma révérence aujourd'hui à Sylviane Gutierrez, du premier coup de téléphone : "Bonjour j'ai une proposition à vous faire" à la dernière parole du dernier soir quand tout est décroché : "Tu nous a fait une si belle exposition". Tout un cheminement de délicatesses, d'attentions, d'efficaces partages, tapis dans l'ombre d'un pur altruisme réservé d'ordinaire aux organisateurs professionnels, avec pour différence que Sylviane est artiste, en activité, avec toutes ces choses qui occupent une autre vie à plein temps et pour lesquelles il pourrait n'y avoir qu'elles comme préoccupations. Qu'elle en soit remerciée.
J'étais bien à Bouliac, pour ses 62 travaux vendus pendant ces quatre jours, pour les joyeux verre de vin, pour le sourire des survivants, souslatentiste, boustrophédonnien(e)s, bouquièrois et bouquiéroises, pour la classe de celles et ceux qui n'oublient pas, une rétrospective est une mise en bière, qu'elle soit dans la lumière ou non, le regard de celles et ceux qui jalonnèrent un temps ce journal de la traversée est le tampon qui fait foi et autant encore pour celui des visiteurs nouveaux et la chaleureuse onde émise de ces regards bienveillants ; de la dédicace du livre tendu par Bernard Brisé premier visiteur le vendredi 11heures qui me dit en substance : "Ton regard a contribué à la composition de ce paysage de visages" aux sourires complices vers de nouveaux projets de Cécile, Sébastien et Matthys les derniers visiteurs ce lundi à 19heures.
Oui ! passé des beaux jours. Pour une pluie de rais de soleil aux huppes. Pour voir quelques-unes de mes têtes pour un face à face particulier.
Un grand merci à vous toutes et tous, au Jardin des Asphodèles.
Merci à la Ville de Bouliac (33) pour son hospitalité.
Vive l'Art !
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