Porté disparu

à Jeff (1961-2006)

Tu es parti mercredi 3 mai 2006 à midi. Comme c'est bizarre de savoir que je ne vais plus te revoir. Moi bien entendu, mais aussi la petite équipe que tu as aimé; à qui tu vas manquer (?). On ne dira rien aux autres, ceux qui ne savent pas te chercheront; c'est ça que tu voulais, je pense. Tu n'étais pas encore vieux mais plus tout jeune pour continuer longtemps de toutes façons. Pas vraiment maudit, pas tout à fait incompris, mais pas non plus aimé pour ce que tu étais vraiment (mais pouvions nous aimer un type comme toi ?) Juste un homme que le bonheur n'avait pas attrapé par le col de la chemise pour lui montrer que dans quelques minutes, il allait se transformer en véritable chagrin. Je t'en veux tu le sais pour beaucoup de choses, mais je pense vraiment aussi que tu étais celui qui savait rêver, s'asseoir pour rêver, faire rire à force de répéter des histoires à dormir debout, dans le froid et les courants d'air du sud. Et puis tu étais né comme moi le même jour, dans la même ville, nous étions à défaut d'être frère; complices, pour sentir sur notre échine, toujours le souffle indestructible de la famille et de ceux qui ont raison, nous parcourir quand nous vociférions notre douleur de ne rien vouloir comprendre. Tu étais un bon cuisinier, même si tu coupais les oignons trop gros et même si tu ne savais rien faire dans les fameuses règles. Je suis content que tu sois mort de façon fulgurante. Je t'embrasse, mon fantôme.

Comments

[ellesurlalune]

Tenter de remplir le manque par la mémoire
la vague oubli n'emporte pas les pensées .
faire la belle au chagrin en songeant aux souvenirs