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Christophe Massé Informations
2 octobre 2006

Terrain vague

terre J'ai du passer une grande partie de ma vie sur des terrains abandonnés par l'homme, mais lui ayant appartenu. Vite fait la nature retrouve son espace, elle défonce le béton, se montre ingénieuse pour recouvrir certaines structures. Je me souviens d'une mare magnifique entourée d'une végétation luxuriante, dans un contexte de ronciers, de bambous. Une odeur me fit vite comprendre que la bucolie de l'endroit était troublée. La surface de ce que j'aurai pu prendre pour une eau stagnante était de l'huile de vidange et l'endroit en fait, un ancien garage duquel il ne subsistait que ce cloaque. J'aime ces lieux, qui la plupart du temps puent et sont hostiles. Les oiseaux ne s'y posent plus, les insectes y sont absents. La pierre est importée, la terre noire, gluante, souillée, il y traîne toujours les vestiges du passage des rôdeurs, des objets issus du larcin. Des sacs éventrés, le reliquat d'un monde qui se fout de son monde comme cet immense sac que j'ai crevé et qui me cracha son contenu fait d'une matière grasse et infecte. J'ai toujours l'impression de me promener dans un musée d'art contemporain dans lequel arte povera et land art sont sous les bons auspices du conservateur.

Enfants, nous avions le "jar" en contrebas. Une fosse dans laquelle nous descendions pour nous retrouver au dessous du niveau de la rue. Une sorte de  jardin que le locataire n'investissait pas, laissé aux herbes qui l'avaient transformées. Assis sur une branche d'un arbre adossés au mur du transformateur éléctrique nous passions ce temps à observer notre territoire. Un endroit forêt vierge dans lequel plus personne ne mettait un oeil depuis des années et que nous considérions comme la vraie nature.

 

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