Le rêve du petit chevalier et des princesses du soir.

pastel, feutre, crayon et collage sur papier 2007 par héloïse, mado, pauline et christophe.

à toi

Il venait de sortir du bois. Rien n'aurait pu lui faire penser qu'il irait jusqu'au bout du chemin. La pluie redoublait. Il était parti au hasard pour rêver et se promener. Plus tard, il reçu un appel téléphonique, une invitation à découvrir au bout de la clairière un nouveau paysage ; de ceux qui sont légers et sentent la buée, doux comme le duvet, onctueux parfois tel le bruit de l'eau qui ruisselle la nuit. Cela avait orienté sa course. . La nuit était tombée depuis longtemps quand il aperçu la maison. Par une fenêtre, il observa des enfants qui jouaient à l'intérieur. Il était assis au bout d'une grande table avec devant lui du papier et des pastels pour dessiner. Il avait bu un verre de bière, grignoté une tartine de pain recouverte de tapenade, confectionné un gâteau à l'abricot. Il sentait en lui palpiter la vie, quand les croisades s'achèvent quelques heures lui laissant un répit inespéré. Il fit d'abord sur le papier une sorte de nuage blanc, puis une forme curieuse et il envisagea de se représenter justement en train de sortir du bois. Les jeunes filles de la maison vinrent s'asseoir autour de la table et elles se mirent à dessiner. Un cheval, un renard, qui trouvèrent tout de suite leur place une fois collée sur le dessin et inventèrent une autre histoire avec un sens pour une lecture immédiatement poétique. Les animaux sortaient eux aussi du bois; souris, oiseaux,  et deux chats posés sur le balai des sorcières pour les accompagner par dessus les nuages. L'imagination rendait fertile cet instant. Un dessin, une histoire et des minutes de vrai bonheur que les enfants savent partager. Sur une même feuille, une sorte de petit concerto improvisé d'une belle originalité.

Comments

[alberzen]

La dernière étape correspond à ce que recherche l'hédonisme (Zen), c'est-à-dire à perdre notre attachement vis-à-vis du monde matériel, à nous en détacher. Pour le taoïsme, c'est quand il n'y a plus "ni toi, ni moi" et que le Ciel (yang), la Terre (yin) et l'Humanité (yin et yang) s'harmonisent comme s'ils étaient un. En pratique, on ne fait plus qu'un avec l'épée. Le you xia (chevalier errant) chinois, comme le bushi japonais ont utilisé ces concepts pour développer la spontanéité dans l'action, une chose qui dépasse toute technique.
Maître de l'art dans la vie.