Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christophe Massé Informations
6 avril 2013

à propos de Course à pied et de Résidence

2011_1120coco0072

Télégrammes: Marathon, Résidence, Chessex, Livres d'artistes, Sous La Tente, Projets.

Marathon: Depuis un an et demi je ne pouvais plus courir. Impossible d’enclencher la marche avant. J'ai observé ce phénomène d'ankylose gagner une grande partie du bas du corps. Au bout d'un moment les ami(e)s sont devenu(e)s des balises avec des grands yeux étonnés, puis ils n'ont plus bronché. Et je n'ai presque plus rien expliqué. J'ai clopiné. J'avais mal du matin au soir. Frédéric m'a orienté quelque part pour trouver une solution. Christophe m'a retourné la calotte. Pascale a diagnostiqué ailleurs d'autres complications. Je me suis rendormi sur une histoire des années du début des 90'. L'idée de se sortir d'une certaine façon de l'emprise d'un mal. J'ai arrêté la peinture pour trouver un autre temps dans la semaine. Le temps passé à l'atelier avec Charles m'a donné une autre énergie. J'ai côtoyé pas mal de cons aussi, ailleurs. Il y a de ça quinze jours dans ce mois de mars qui est le mien depuis mon enfance, en me levant et pour la première fois j'ai eu l'impression qu'un "truc" étrange venait de me quitter. Résilience entamée. Je suis aller chercher mon maillot ringard de la seleçäo et un short qui avait moisi dans sa boîte, enfilé les officielles.. un pas devant l'autre, en petite foulée. Je n'ai plus mal. Mais ce n'est pas Lourdes, j'en suis certain.

Résidence: (en vrac) Hier au soir, je suis allé à l'invitation de Guy Lenoir Migrations Culturelles suivre une table ronde bien ronde autour de la résidence d'artistes. Cette idée de rési me gonfle bien le mou depuis longtemps. Je ne peux pas dire que j'y suis allé en courant mais en scooter sous la pluie. Ce serait envisageable en faisant un effort de proposer des résidences dans le temps à des artistes qui pourraient venir de pays lointains me suis je pensé sur la route. Nous avons le lieu (Sous La Tente) dans lequel un artiste peut demeurer plusieurs jours pour construire son projet. J'ai l’énergie pour m'en occuper. Je peux faire des propositions. Financièrement je pense qu'une aide particulière d'un mécène privé pourra permettre de réaliser une ou deux fois l'an cette entrée. Mais bon ! Résider c'est clopiner. je préfère les rencontres comme à Cologne. Bonjour ! Arbeit. Point barre. A bientôt chez moi.
La discussion était curieuse.. un type (je n'ai pas enregistré son nom) qui était modérateur a foutu le camp subitement. Bertrand est resté au franc français alors que nous sommes au sel. Chacun a raconté sa petite histoire. J'aime celle de Espace Vingt-Neuf pour la raison, de sa survie qui accompagne des artistes nombreux et talentueux au jour le jour. Certain(e)s sont venus travailler et exposer (William Acin, Lucie Bayens ) Sous La Tente.
Marta Jonville était présente. Son point de vue était intéressant. Elle est impliquée, elle me paraît intelligente ce qui montre pour moi encore plus les limites du travail avec "l'ennemi" (comme il a été aisé de le dénommer dés le début de la table ronde). Pour moi les limites se trouvent au point d'intersection entre l'envie et le résultat. J'aime voir des œuvres et pas l'idée de leur genèse. C'est toujours dificille de créer. Peut être est-ce pour cela que je me cantonne dans une production "d'évènements" que Guy définit comme très confidentielle. Je pense, et là je ne parle plus de Marta, que les artistes ici à Bordeaux sont dans le besoin de faire des choses vite, et le mieux possible. Ils mollissent sinon. La ponctualité comme la porosité sont des beaux paramètres. Il faut les aider à faire des "choses". Grenouiller avec toutes les machines à filer trois centimes d'euros.. c'est arriver à se constituer son petit salaire, sa petite fonction.. et je n'aime pas ça. Pour moi c'est contraire à la liberté en conditionnelle, celle que j'affectionne. J'aime les galeristes qui résistent au temps, qui s'accrochent, les anars qui vieillissent anars et les chanteurs qui chantent, les écrivains qui publient et les peintres qui exposent. Pas ceux et celle qui se plaignent en profitant quand même de l'argent public pour de piètres résultats, la plupart du temps.. Je suis pour le faire et la légende du faire. Je propose pour faire. Les moyens viennent parfois/souvent ensuite. Rencontrer vraiment et tenter de fidéliser est un challenge délicat. Beaucoup trop d'individus consomment, se servent et vont ailleurs, l'opportunisme est rampant. Le pouvoir doit être ravi de l'avoir comme allié. Combien de gens partagent, encouragent, proposent, permettent, poussent, donnent.. Combien de personnes entretiennent l'idée du passage ? La résidence pourrait être celui-là.. ce moyen. Allez là pour rencontrer et revenir pour inviter. Les moyens sont les mêmes que ceux cherchés pour nos vies quotidiennes. Ce n'est pas possible d'inaugurer avec les élus un pont sur la Garonne et de penser que ces mêmes gens puissent être généreux avec des entreprises artistiques qui ne leur fourniraient pas la preuve de faire bêler le bon peuple. L'art est une surprise caché un temps. Depuis Lascaux. Nous ne pouvons pas toujours nous retrouver autour de table et donner simplement son point de vue. C'est pour cette raison que je ne vais plus nulle-part discuter de ces choses depuis longtemps. C'était une exception.

Chessex: J'ai avalé (Patrick Varetz) Le séjour des morts de Jacques Chessex qui avec Hubert Lucot pour des tas d'autres raisons est un fantastique auteur, qui me porte loin, là où ma souffrance s'explique.

Des expositions autour du Livre d'artistes: Je vais participer avec un choix de 25 livres (des miens en collaboration, en solo, et d'une petite sélection de ceux de quelques ami(e)s à l'exposition Carnets et livres d'artistes organisée par François Robert en mai au Bois fleuri à Lormont (33), avec plein d'autres. Je vais participer en Juin au salon du Livre d'artistes de Bruxelles en invité dans un livre avec Armand Dupuy et Aaron Clarke. Un opus qui va regrouper quelques artistes conviés par Armand. Je vais participer en août au livre d'arbre à Salamanque.

Sous La Tente: Elle a déjà exposé deux fois Sous La Tente et me fait toujours le don de son amitié sans faille. En avril, nous accueillerons Marlaine Bournel pour la troisième fois. Tenez vous prêt(e)s.

NB: Je me souviens d'un jour à l'époque de la quarantaine où je pouvais courir 5km en 20mn, d'avoir proposé une sortie à un jeune homme de quinze années de moins que moi. Ma foulée était légère et régulière, nous montions en puissance et lui il sautait les poubelles, les jardinières de fleurs et tout ce qui se trouvait sur le chemin. Au second kilomètre, il vomissait ses tripes contre un arbre..
Courir c'est tenir le coup. L'art c'est la même chose pour moi. La fin dans sa poche avec un couteau pour toutes les occasions.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
H
Tristan Tzara<br /> <br /> <br /> <br /> Sables<br /> <br /> écosser les yeux des jours<br /> <br /> ou chasser la ruse des villes<br /> <br /> c’est toujours le doute le piège<br /> <br /> autant vaut tuer les mouches<br /> <br /> mais les colliers des fontaines<br /> <br /> mettent au cou de la pleureuse<br /> <br /> la résine du soleil<br /> <br /> c’est l’oiseau qui prend son vol<br /> <br /> à la lumière de la solitude<br /> <br /> c’est aussi ce dont on dit<br /> <br /> sur la pente du monde<br /> <br /> ce n’est rien c’est tout le monde<br /> <br /> le hameau en peau de bête<br /> <br /> sous l’angle maternel des choses<br /> <br /> la montagne accrochée aux pans de robe<br /> <br /> de l’amour en cours de route<br /> <br /> et de rivage<br /> <br /> vivre vivre à pleins bras de lumière<br /> <br /> sans se soucier de la vie<br /> <br /> fils de la certitude<br /> <br /> toi qui ne te soucies d’aucune vie<br /> <br /> ni ne restes<br /> <br /> et si trop d’ardeur enclume<br /> <br /> de soleil collé au mur<br /> <br /> mal à l’aise<br /> <br /> perd le sens de la battue<br /> <br /> l’homme se change en aventure<br /> <br /> l’arbre rompt la plage amère<br /> <br /> pleure ou rit<br /> <br /> et reste<br /> <br /> ce n’est rien c’est tout le monde<br /> <br /> bras dessus bras dessous<br /> <br /> c’est le vent dans la maison<br /> <br /> c’est un homme qui s’en souvient<br /> <br /> c’est le feu qui prend sa source<br /> <br /> à la lumière de la solitude<br /> <br /> In Midis gagnés, les mutations radieuses, 1939<br /> <br /> Tristan Tzara, de son vrai nom Samuel Rosenstock, né le 16 avril 1896 à Moinești, Roumanie et mort le 25 décembre 1963 à Paris, est un écrivain, poète et essayiste de langue roumaine et française et l’un des fondateurs du mouvement Dada dont il sera par la suite le chef de file.
Répondre
Publicité