Anne Dubois Kremer expose Sous La Tente Bordeaux
Christophe Massé
présente
Anne Dubois Kremer
troisième exposition personnelle dans le lieu
Dimanche 28 septembre 2014
11h/21h
Entrée Libre
Sous La Tente 28 rue Bouquière 33000 Bordeaux (France)
Anne Dubois Kremer : Anyways
Anne Dubois Kremer est de ces artistes rares qui ne font pas le travail. Qui le dépose dans les mûrissoirs de la pensée et articule autour de lui d’autres pensées, accompagnées elles de la liste des matériaux et des formes susceptibles de convenir à sa réalisation, qui s’emballent, tout en rejetant la totalité des évènements du temps présent ; eux faits d’incongruités, de désordres et de souffrances, avec comme objectif à un certain moment de réaliser ou de défaire l’œuvre, cheminant en même temps le plus loin possible, pénétrant dans ses propres exigences oubliées et même perdues.
Pour cela et depuis des années, je trouve la démarche de Anne Dubois Kremer courageuse et ahurissante comme les ingrédients de l’autre vie. Pour cela aussi je suis certain que nombreux des amoureux de l’Art passent à côté de la vérité (qui n’existe pas).
Je vais dire pour moi depuis ma première rencontre avec l’artiste et l’idée de mission+ que j’ai d’accompagner les créateurs avec les moyens dont je dispose, que c’est cette quête de l’abîme hors spectaculaire et l’entrée dans les profondeurs merveilleuses de la pensée d’un individu brisé et puissant à la fois, dans laquelle je me suis rassasié, phrases et découvertes du for intérieur de l’être précieux, ignoré comme la plupart de celles et ceux qui pourchassent hors des registres et des tiroirs imposés, qu’il m’arrive d’être heureux.
Pour être fidèle dans nos contradictions° nous devons savoir que nous n’avons pas menti, ni trahi. L’équilibre qui devient aussi un mot comique actuellement, est à l’origine du travail de Anne Dubois Kremer. Un travail sur/du le destin. Il est impérieux toujours de revenir vers lui, son absence, son évanescence, le poids de cet équilibre qui participe de toutes les choses inachevées, qu’elle maîtrise au point d’en avoir bout à bout constitué l’idée d’œuvre sans fin, la même, fugace, éphémère, biodégradable réellement et parfois encore irréalisée ou pour être plus précis hors de portée, d’atteinte. Une œuvre du métier de vivre. Des choses rétrospectives qui font sens justement dans cette idée de rétrospectivement mais dont nous pouvons aussi nous débarrasser.
Anne Dubois Kremer est de ces personnages qui n’attendent pas, ne décèlent rien à l’horizon, ne combattent pas les démons, elle, en personnage fragile carapace de sphinx et ailes dentelles tout en absorption de la cruauté et la beauté environnante. Ne restitue qu’une pensée fluide, fugace, empreinte de non conformisme et de timidité. Elle ne jongle pas avec les balles des dieux du cirque et ne renonce pas. S’imprègne de toutes les traces de l’amour ancien futur. Panse des plaies extérieures. File sur son fil qui se décroche de l’autre bord de la falaise ; elle prépare avec humour l’ouverture de son parachute ascensionnel pour atterrir plus tard là où il n’y a évidement personne. Une véritable artiste. Quelqu’un qui pense et fait autrement.
Une troisième exposition Sous La Tente est un temps rare, une confidence pour moi. Nous inciterons malgré nous, communiquerons pour être avec vous. Ici sera l’ultime passage de notre rencontre et de la votre dans ce lieu. Ici ne sera pas exhumé, ni un sentiment rétrospectif Anne Dubois Kremer a posé un terrier odorant et multiple, complexe rhizome extraordinaire constitué de ses encres aériennes sur un sol de carton « L’attente »(2009) elle est revenue en apportant l’œuvre la plus intime, immense et légère, la force la plus mélancolique qu’il était possible de coucher et de protéger Sous La Tente « Un Ane » (2010) et demain (2014) nous gardons la surprise intacte même si nous allons devoir nous secouer pour entrer dans un des travails bordelais les plus énigmatique et émouvant, à condition d’abriter en nous, ce que demandent les hommes et les femmes qui passent aux autres hommes et femmes qui attendent, cette part de bruit et de médiocrité que nous portons en poudre de perlimpinpin sur les plis de nos manteaux sales, d’aimer l’Art, d’en faire son miel ou sa puante salade. Et de changer le Monde.
Christophe Massé, 11 septembre 2014.
°Christophe Decourt 1980