la France de mon Bus (3)
Nous allons élire un nouveau Président ou une Présidente de la République. J'écoute la voix de son maître en préparant les repas et il me semble depuis quelques temps entendre que bon nombre de projets ne sont plus au stade du probable mais bel et bien du possible et un comble ! réalisable. Tout à coup le: Nous devons est devenu: Nous venons de et le: Nous allons, subitement métamorphosé en: Nous avons. Du: Il serait envisageable au: Voilà c'est fait. Le discours des progrès sur l'instant se devait d'être franchi. Étant donné que comme de bien entendu personne ne prendra le temps de vérifier si tout cela existe vraiment, on peut se persuader que des centaines d'initiatives crapuleusement destinées à faire croire que la machine est en branle vont fleurir et principalement dans le camp des ténors médiatisés, reléguant ainsi les petits candidats à leur rôle misérable de chercheurs d'or, aux candidats empêcheurs de tourner en rond dans celui pitoyable de voleurs de voix. La bête rôde cependant et comme paraît-il les intellectuels virent d'un bord à l'autre, elle n'aura pas de mal à se frayer un chemin jusqu'au second tour... il est juteux en ces instants de savourer l'intelligence des décideurs d'un pays qui n'ont pas d'idées, pas de projets mais ont quand même bouclé leur programme et laissé encore une fois passer la belle occasion de changer de République.