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Christophe Massé Informations
28 septembre 2007

La Lucarne des Ecrivains (Paris): Rencontre poétique autour de la collection Délirien

mainard_la_lucarne J'aime cette idée de collection, elle ressemble à mon amour pour l'art. Le jour où Pierre Mainard m'a fait la proposition de diriger une collection chez lui, j'ai débuté illico, la langue en dehors de la gueule. J'ai proposé des "choses" à des gens et j'ai cherché des idées au fond de ma mémoire, puisé dans mes ressources, lu des manuscrits, visité des ateliers, arpenté des corridors et opté aussi pour un titre: Délirien. Mot magnifique emprunté à Henry Miller, pour la simple raison que n'étant pas allé longtemps à l'école, je suis toujours persuadé qu'un néologisme est un mot que l'on n'invente pas. J'ai envoyé des lignes et j'ai attendu, habitué à la confiance qui est parfois réciproque, un signe que mon pouls fonctionne. Hubert Lucot m'a offert "Crin" avec la délicatesse d'une première pierre posée sur ce qui peut devenir une murette pour les lézards. Nadia Porcar ensuite m'a envoyé "Tatami Pop", son premier manuscrit  écrit si loin, à Kyoto, comme un grenat, une pierre de rose. Puis Orlando de Rudder a accepté de nous rejoindre et dans la tourmente de nos vies et celle du "nègre" particulièrement, il a livré "Ecrivain de l'Ombre", un inédit érudit et précieux, une pierre de sel. Trois auteurs que je n'avais jamais rencontrés. Puis, Christian Delacampagne ensuite dont "Noires" (à paraître), sera le moment pour intégrer "la nouvelle" dans cette collection et témoigner de ce décalage entre les textes que l'on a l'habitude de lire chez un auteur et ceux qui sont là pour ouvrir sur un autre horizon. Et d'autres écrivains que je ne peux citer encore, qui se sont trouvés peut-être malgré eux, peut-être malgré moi, au travail dans le noir de la préparation. Des êtres que j'aime par leur littérature puisqu'ils ont déjà publié des "choses" que je trouve immenses et d'autres qui en sont à la rédaction de carnets, mais dont j'ai eu la chance de lire déjà des pages bouleversantes pour leur souffler l'envie d'écrire pour cette collection. En ce temps qui ressemble à un écroulement, je suis toujours ravi d'offrir le mien pour un éditeur libre et non subventionné. Je sais que le jour ou je ne pourrai plus sauter cette murette de livres, les lézards auront mué et j'aurai ces petites peaux de chagrin et de bonheur dans ma mémoire. Peut-être pour ma fille; cette collection... une pierre dans l'édifice fragile de ma vie, hétéroclite, composée des erreurs du temps, du poids de mes propres livres, de ce travail autour de la tête et de toute la mélancolie des jours passés à aimer.

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