Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christophe Massé Informations
14 juillet 2008

Une Libération.. Ingrid Betancourt & les vagabonds du 14 juillet

attention_larme

Bien entendu ! La libération (Madame Betancourt) d'un être emprisonné est toujours un moment magnifique.

Il y a en France des êtres à libérer aussi sans doute. Peut-être cette libération aurait pu se passer de commentaire, de couverture de magazine et de toute une obscénité qui ne donne pas un sentiment de justice.  J'ai le sentiment d'être enfoncé, avec moi les misérables.. encore plus dans nos tanières et notre solitude... Le juste prix de cette Libération est certainement lié à l'infortune de sa médiatisation comme à celle de sa récupération. Je ne peux m'empêcher, de la même façon que lorsque je vois la fête du 14 juillet de me demander si cette poignée de millions d'euros comble vraiment quelqu'un et est-ce que les "choses de la vie" pourraient elles se passer sans feu d'artifice..   

Il était magnifique, surtout son ombre au dessus de l'asphalte dans le soleil de quinze heures. Son bras tendu vers son chapeau, perdu au milieu de la chaussée. Une jambe repliée.. en équilibre quelques secondes sur l'autre... jambe.. et il est tombé de tout son long, sur le goudron. Les voitures passaient à côté de lui. Personne n'est sorti de l'une d'entre elles pour le secourir. J'étais à pieds, j'observai la scène de loin en me pressant. Je suis las et j'ai du mal avec tout ça maintenant... Las comme un type qui ne peut plus respirer. J'ai relevé l'homme. Un bel homme entre deux âges, vêtu d'un costume en tweed épais. Un homme couturé de partout. Un homme à la tête explosée plusieurs fois. Le résultat des chocs précédents sans doute. Une tête comme un melon cicatrisé qui m'arrache des tristesses enfouies. J'ai ramené l'homme tordu vers un banc. Je suis allé cherché son chapeau et ses bouteilles. Des grandes bouteilles de trois litres. Je lui ai donné des biscuits, qu'il a mangé en me souriant. J'ai posé une Gitanes sur son genou et une autre dans son manteau. J'ai pensé encore que notre système n'était qu'une grosse crapule. Cet homme sera mort bientôt, au milieu des autres hommes. Et personne ne sera là. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité