à la mémoire de Pierre Peuchmaurd
"Dans ta cuisine, au centre du monde, le café bout". Pierre Peuchmaurd in "Au chien sédentaire"
Je n'ai pas rencontré Pierre Peuchmaurd et pourtant. Parfois dans la vie, je me suis trouvé heureux; j'ose écrire fier, à un certain moment de partager le sillon qui conduit au bout du même champ. Lors de nos soirées, Pierre Mainard me confiait toujours l'affection qu'il avait pour l'oeuvre et pour l'homme et progressivement, j'étais entré dans, comme dans quelque chose de familier.. Partager la vie d'un éditeur, c'est surtout pénétrer dans son catalogue et faire connaissance avec ses auteurs; leur dedans. J'ai donc ces dernières années lu Pierre Peuchmaurd à m'en ravir.
Embrasser ce trait sobre, me retourner dans le vent pour aller, éolienne des mots. Serrer sur l'obscur, cette délicatesse de dire, pétales et petites choses du tout.. J'ai envie d'écrire.. Indirectement Pierre Peuchmaurd est de ceux qui m'incitent à trouver dans la poésie les dernières ressources.. celles j'en suis sûr qui n'ont pas quitté l'homme jusqu'au dernier souffle, celles qui sont que ce rêve d'écrire demeure intact. Le poète bascule dans cette obscurité pleine de lumière, c'est à la différence des hommes de pouvoir, le seul qu'il entretient et qu'il sait faire partager: Un clair-obscur des mots dans les vies.. Partir en laissant enfler les coeurs une éternité encore.